TDAH "double le risque de décès prématuré"

Un diagnostic de trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention augmente le risque de décès et réduit l'espérance de vie globale, une vaste étude publiée dans Le lancette montre. Il constate que les personnes atteintes d'un trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention ont plus que doublé le risque de décès prématuré - et que les accidents sont la cause la plus fréquente.
D'autres troubles, tels que la consommation de substances, augmentaient le risque de décès, mais le TDAH représentait à lui seul un risque indépendant.

Les chercheurs, dirigés par Søren Dalsgaard de l'Université d'Aarhus au Danemark, ont constaté que le risque relatif de décès était beaucoup plus élevé chez les femmes que chez les hommes présentant un trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH).

Ne pas recevoir de diagnostic avant l'âge adulte était également associé à un risque plus élevé.

L'étude était une étude de cohorte massive avec plus de 32 ans de suivi auprès de près de 2 millions de personnes dans les registres nationaux danois.

Les chercheurs ont identifié 32 061 personnes, dont 26% de femmes atteintes de TDAH au sein de la cohorte nationale de 1 922 248 personnes.

Les auteurs calculent que «taux de mortalité toutes causes confondues» (décès toutes causes confondues) était:

• 5,85 pour 10 000 années-personnes chez les personnes atteintes de TDAH
• 2,21 pour 10 000 chez les personnes sans trouble (témoins).

Cette différence correspond à une double augmentation du taux de mortalité (MRR) chez les personnes atteintes de TDAH.

Pour les personnes diagnostiquées à l'âge de 18 ans ou plus, la probabilité accrue de décès précoce était plus de quatre fois supérieure à celle des personnes sans TDAH du même âge. En revanche, les enfants diagnostiqués avant l'âge de 6 ans étaient environ deux fois plus exposés au risque de décès que leurs homologues en bonne santé.

Pour les personnes dont le TDAH a été diagnostiqué à l'âge adulte, il y avait un MRR de 4,25, contre 1,58 pour les personnes diagnostiquées dans l'enfance.

Les auteurs disent que cela "suggère que le TDAH persistant jusqu'à l'âge adulte représente souvent une forme plus grave du trouble".

Les femmes atteintes du TDAH avaient un taux de mortalité plus élevé (3,01) que les hommes atteints du trouble (1,93). Les auteurs concluent:

"Les interactions avec l'âge au moment du diagnostic, le sexe et les comorbidités soulignent l'importance de l'identification précoce du TDAH, en particulier chez les filles et les femmes, et le traitement du trouble récurrent oppositionnel comorbide, des troubles du comportement et des toxicomanies."

Les auteurs affirment que leur étude souligne l’importance, en particulier pour les femmes, du diagnostic précoce et du traitement du TDAH.

Ils préviennent cependant que le risque de décès prématuré, comparé à celui des personnes en bonne santé, ne se traduit pas par un nombre élevé de personnes atteintes du TDAH mourant tôt - le risque relatif de décès prématuré doublé se traduit par un faible risque absolu de décès prématuré .

Un article de commentaire du professeur de psychiatrie sur l’étude dans le même numéro de Le lancette fait écho à ce point. Le Dr Stephen Faraone, directeur de la recherche sur la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'Université médicale SUNY Upstate à New York, affirme que même si les décès prématurés inquiètent les parents et les patients, ils peuvent faible et que cela et d'autres risques peuvent être considérablement réduits avec des traitements basés sur des preuves pour le trouble. "

Dr. Faraone continue:

"Pendant trop longtemps, la validité du TDAH en tant que trouble médical a été remise en question. Les décideurs politiques devraient tenir compte de ces données et allouer une part équitable des ressources en soins de santé et en recherche aux personnes atteintes du TDAH.

Pour les cliniciens, l'identification précoce et le traitement doivent devenir la règle plutôt que l'exception. "

La cohorte en population étudiée comprenait tous les enfants nés au Danemark entre 1981 et 2011, avec des données de suivi presque complètes sur une période allant jusqu’à 32 ans.

L’augmentation du taux de mortalité associé au TDAH était principalement due à des décès dus à des causes non naturelles, les accidents étant la cause la plus fréquente de décès.

"Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental commun connu pour causer une déficience au cours de la vie", expliquent les auteurs. "Cependant, cette étude est la première à noter que le trouble lui-même est également associé à une mortalité accrue, et est le plus élevé chez les personnes diagnostiquées à l'âge adulte."

Les chercheurs ont constaté que les personnes atteintes du TDAH, mais sans les comorbidités du trouble provocant oppositionnel, des troubles de la conduite ou des troubles liés aux substances, avaient une mortalité accrue, mais que si ces troubles étaient également présents, le risque de décès était encore plus élevé. une "méthode dose-réponse".

Le commentaire du Dr Faraone demande quel pourrait être le lien de causalité entre le TDAH et le décès prématuré, citant une voie qui «suit les risques bien connus du TDAH pour un trouble oppositionnel ou un trouble de la conduite».

Cette voie relie le TDAH au risque de décès comme suit. Il y a un risque accru de:

• Troubles antisociaux - qui augmentent le risque de violence et de criminalité
• Consommation de substances - entraînant des accidents et des combats
• Inattention et impulsivité - Accidents croissants et mauvaises habitudes de santé
• Comportements à risque - entraînant des risques pour la santé et des accidents.

Mais le Dr Faraone note que seul le TDAH, sans entraîner les autres troubles, augmente le risque de décès de manière indépendante et relève les caractéristiques suivantes du trouble qui peuvent directement augmenter le risque d'accident:

• Inattention et impulsivité - qui affectent la conduite, car lorsqu’elles sont traitées avec des médicaments, les performances sont meilleures dans un simulateur de conduite.
• Comportements à risque associés à un «mauvais contrôle et à une augmentation de la recherche de sensations».

On notera également dans le commentaire que le risque associé à un diagnostic plus tard dans la vie est plus élevé - «le fait de ne pas identifier et traiter le TDAH en temps opportun pourrait "énumérés ci-dessus, dit le Dr Faraone.

Cela offre une alternative à l'explication donnée par les auteurs de l'étude selon laquelle le TDAH persistant représente une forme plus grave du trouble.

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