Le bilinguisme aide les personnes aphasiques à réapprendre la langue principale

Les chercheurs ont constaté que lorsqu'une personne qui parle deux langues subit des lésions cérébrales conduisant à une condition de langage appelée aphasie, la deuxième langue, moins dominante, peut être utilisée pour transférer les connaissances à la langue primaire et aider à la réadaptation.

L'Association nationale de l'aphasie définit l'aphasie comme «une altération de la capacité à utiliser ou à comprendre des mots, généralement acquis à la suite d'un accident vasculaire cérébral ou d'une autre lésion cérébrale».

Lorsqu'une personne bilingue acquiert une aphasie, les deux langues peuvent être perturbées, ce qui rend la réhabilitation de la langue assez difficile.

Cependant, selon des chercheurs montréalais, le bilinguisme peut être utilisé comme outil de récupération de l'aphasie. Ils ont publié les résultats de leur examen dans le Journal de neurologie comportementale.

Ils disent que se concentrer sur la langue la moins compétente, et non la langue dominante, se traduit par un "effet de transfert" sur la langue principale. Les similitudes entre les deux langues, disent-ils, favorisent ce transfert linguistique.

Les corrélations entre la syntaxe, la phonologie, le vocabulaire et le sens facilitent la réhabilitation du langage, mais les chercheurs affirment que travailler sur des mots apparentés - des mots similaires dans les deux langues - aide le plus au transfert linguistique.

Par exemple, notent-ils, le mot «table» en français a le même sens et le même son que le mot anglais, ce qui facilite la recherche du mot pour les personnes qui parlent les deux langues.

Cependant, ils notent que les "non-apparentés" - des mots qui sonnent de la même façon mais qui ne partagent pas le même sens - peuvent faire dérailler la rééducation pour une personne aphasique.

Une autre approche axée sur la signification des mots - propriétés sémantiques - peut également aider à récupérer les mots dans les deux langues.

Par exemple, lorsqu'un thérapeute du langage invite le patient à associer le mot "chien" aux concepts "animal de compagnie", "quatre pattes" et "aboiement", le mot français pour chien - "chien" - est activé. Les chercheurs notent que "chien" sera récupéré plus facilement que de dire le mot "chien".

Ana Inés Ansaldo, chercheuse quadrilingue au Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), a déclaré:

«Par le passé, les thérapeutes demandaient aux patients de réprimer ou d’étouffer l’une de leurs deux langues et de se concentrer sur la langue cible. Aujourd'hui, nous comprenons mieux l’utilisation des deux langues, car l’un peut soutenir l’autre. approche plus complexe, mais elle donne de meilleurs résultats et respecte les capacités inhérentes des personnes bilingues. "

Les chercheurs mettent fin à leur analyse en notant que le degré de «chevauchement structurel» entre les langues, ainsi que le type d’approche thérapeutique, jouent un rôle dans le potentiel thérapeutique entre les langues primaires et secondaires.

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