Les antibiotiques dans l'alimentation animale favorisent l'émergence de super bactéries - la FDA est poursuivie par les organisations de santé et de consommateurs

Si la FDA avait conclu en 1977 que l'ajout d'antibiotiques à faible dose utilisés en médecine humaine à l'alimentation animale augmentait le risque de bactéries résistantes aux antibiotiques, pourquoi n'a-t-il toujours rien fait pour y remédier? Une plainte déposée par certaines organisations de santé et de consommateurs indique que la FDA ne s'est pas acquittée de sa responsabilité légale de protéger la santé publique - la pratique consistant à ajouter régulièrement des antibiotiques à faible dose aux aliments pour animaux doit cesser.
Peter Lehner, directeur exécutif du Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), a déclaré:

"Plus d’une génération s’est écoulée depuis que la FDA a reconnu pour la première fois les conséquences potentielles sur la santé humaine de l’administration de grandes quantités d’antibiotiques à des animaux en bonne santé.
Les preuves accumulées montrent que les antibiotiques sont de moins en moins efficaces, tandis que les viandes résistantes aux médicaments occupent de plus en plus de place dans notre magasin d’épicerie. La FDA doit faire passer les Américains en premier en veillant à ce que les antibiotiques continuent à servir leur objectif premier - sauver des vies humaines en luttant contre les maladies. "

Selon le NRDC, 70% de la consommation d'antibiotiques aux États-Unis est utilisée pour ajouter de faibles doses aux aliments pour animaux pour compenser des conditions de vie insalubres et favoriser une croissance plus rapide. Cette pratique n'a cessé de croître au cours des six dernières décennies, en dépit de la menace grandissante que représentent les superbactéries pour les humains.
Les doses d'antibiotiques utilisées dans l'alimentation animale ou dans l'eau pour les dindes, les vaches, les porcs et les poulets sont trop faibles pour traiter les maladies. Cependant, elles sont suffisamment faibles pour qu'un nombre important de bactéries survivent et accumulent de la résistance. Ces antibiotiques, tels que la pénicilline et les tétracyclines, sont également utilisés pour traiter les êtres humains.
Les organisations de santé et de consommateurs exigent de savoir pourquoi la FDA (Food and Drug Administration) est arrivée à la même conclusion concernant la menace de résistance aux antibiotiques il y a longtemps, mais n'a pas tenu compte de ses conclusions.
La poursuite a été déposée collectivement par:

• Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC)
• Centre pour la science dans l'intérêt public (CSPI)
• Food Animal Concerns Trust (FACT)
• Citoyen public
• Union of Concerned Scientists (UCS)

Le but de la poursuite est d'obliger la FDA à suivre ses propres conclusions en matière de sécurité - cela impliquerait le retrait de l'approbation pour l'utilisation d'antibiotiques dans les aliments pour animaux à des fins non thérapeutiques. En d'autres termes, autoriser uniquement l'utilisation d'antibiotiques sur les animaux lorsqu'ils sont malades.
Dans un communiqué sur son site Web, le NRDC a ajouté:

"La poursuite obligerait également l’agence à répondre aux requêtes de citoyens déposées par plusieurs des plaignants en 1999 et en 2005, auxquelles la FDA n’a jamais donné de réponse définitive, malgré les réglementations l’obligeant à le faire. Les pétitions demandaient à la FDA de prendre des mesures Limiter l'utilisation d'antibiotiques importants pour la médecine humaine, tels que ceux sur lesquels les médecins comptent pour traiter des affections telles que la pneumonie, l'angine streptococcique, les otites de l'enfant et les maladies plus graves. .

Margaret Mellon, scientifique principale et directrice du programme alimentaire et environnemental à l'UCS, a déclaré:

"Nous luttons depuis plus de 30 ans contre l’utilisation non thérapeutique d’antibiotiques dans le bétail. Au cours de ces décennies, le problème n’a cessé de s’aggraver. Nous espérons que cette action en justice obligera la FDA à agir avec une problème."

Plusieurs organisations médicales et scientifiques prestigieuses ont identifié l’utilisation d’antibiotiques à faible dose dans les aliments pour animaux comme un facteur majeur d’émergence rapide de bactéries résistantes aux antibiotiques chez les animaux et les animaux. Les exemples incluent les CDC (centres de contrôle et de prévention des maladies), l'Académie américaine de pédiatrie, l'USDA (département américain de l'agriculture), l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et la National Academy of Science.
Les bactéries peuvent devenir résistantes à la surutilisation des antibiotiques dans les exploitations agricoles - les antibiotiques également utilisés pour traiter les humains - ils peuvent éventuellement se transformer en super-bactéries. Ces super-bactéries peuvent se déplacer d'un animal à un autre par contact direct, en manipulant des produits à base de viande et de volaille et en s'exposant à l'environnement.
Lorsque ces super-bactéries entrent dans l’homme, il peut être extrêmement difficile de les traiter, ce qui se traduit par des séjours hospitaliers plus longs et des taux de mortalité plus élevés. Des études ont suggéré que les infections résistantes aux antibiotiques coûtent au système de santé américain plus de 25 milliards de dollars par an.
Les caractères résistants aux médicaments qui existent dans une bactérie peuvent parfois être transmis à d'autres espèces, dont certaines sont extrêmement dangereuses pour la santé humaine.
Richard Wood, directeur exécutif de FACT, a déclaré:

"Les antibiotiques sont des médicaments vitaux qui ont la capacité unique de tuer les bactéries sans nuire au patient. Quand ils fonctionnent, ils sont vraiment des médicaments miracles, mais quand ils échouent, les résultats peuvent être catastrophiques. Réduire la surutilisation des antibiotiques Nous ne pouvons pas laisser ces précieux médicaments gaspillés pour économiser - littéralement - quelques centimes par porc. "

Plusieurs organisations à travers le monde recommandent que les éleveurs n'utilisent pas systématiquement les antibiotiques utilisés en médecine humaine pour promouvoir leur croissance. Les 27 pays membres de l'Union européenne commencent déjà à suivre ce conseil.
En 1998, le Danemark a interdit l’utilisation d’antibiotiques pour stimuler la croissance chez les porcs adultes et les poulets de chair. En 1999, son utilisation chez les jeunes porcs a été interdite. Depuis que ces mesures ont été prises, les autorités danoises signalent une baisse significative du nombre de cas d’infections par des superbactéries humaines dans le pays. Le Danemark est le plus grand exportateur de viande de porc au monde.
Michael F. Jacobson, directeur général du CSPI, a déclaré:

"La FDA et le Congrès doivent préserver ces joyaux de la médecine et veiller à ce que les générations actuelles et futures aient des antibiotiques en état de marche quand ils en ont besoin.Améliorer simplement les pratiques agricoles serait un moyen efficace de réduire les besoins des agriculteurs en ces médicaments précieux, protégeant ainsi leur efficacité. "

Source: NRDC
Ecrit par Christian Nordqvist